Dessin par recette: arches concentriques
Résumé
Je démontre ici une recette de dessin algorithmique pour remplir des formes avec des arches concentriques.
J'ai un immense plaisir à pratiquer le dessin algorithmique depuis que j'ai découvert la méthode Zentangle il y a quelques années. Ma propre méthode excède les contraintes usuelles de Zentangle, mais aucune police du dessin n'est encore venue m'arrêter. J'utilise souvent le patron Betweed pour combler des angles dans mes ouvrages. J'ai récemment mis au point une variation du patron pour combler des formes arbitraires.
Betweed est basé sur des lignes fuyant vers les extrémités éloignées d'un angle qui s'appuient les unes sur les autres, un peu comme un empilement d'arches. Ma propre approche récupère cette notion pour former des cycles concentriques d'arches mutuellement supportées.
Je commence en traçant une grille à remplir. J'aime beaucoup dessiner des neurogrammes, mais juste entrecroiser quelques lignes fait parfaitement l'affaire. Je travaille ici une petite carte d'environ 8 cm par 15 cm.
J'arrondis ensuite les angles formés par les lignes de la grille. Ceci est purement un choix esthétique: on produit un dessin tout aussi joli avec des angles pointus.
Commençons avec la cellule centre-gauche de la grille. Je dessine souvent à partir du milieu, progressant vers les bords de l'ouvrage. Sur une petite carte comme ici, ça ne change pas grand chose. Par contre, si on travaille un plus grand médium, on doit appuyer la main, et je n'aime pas le faire sur une partie du dessin déjà exécutée.1
Donc, à partir du bord de l'arrondissement d'un angle, je trace une ligne qui se joint à l'arête proche de l'autre angle. Je commence toujours en sens anti-horaire, pour aucune raison particulière.
J'arrondis l'angle formé au départ de la ligne. Puis je tire une nouvelle ligne du point d'arrivée de la première, que je termine en la convergeant à l'arête suivante. J'arrondis son angle de départ aussi.
Ma troisième ligne converge à l'arrondi de l'angle formé par la première.
Maintenant, je trace à nouveau une telle boucle, mais en sens horaire, à l'intérieur de la première.
On poursuit: boucle anti-horaire, boucle horaire, et ainsi de suite.
On voit que les lignes d'une boucle «soutiennent» celles de la boucle externe, formant une pile d'arches à chaque angle. On en vient à un point où deux angles se rapprochent au point de se confondre. On a dès lors une ligne de moins par boucle. On poursuit jusqu'à ce que le centre devienne trop coincé pour qu'on ajoute encore une boucle. On reste avec une sorte d'oeil.
Alternativement, on peut aussi utiliser l'un des angles d'une cellule comme point de fuite. Au lieu de fermer chaque boucle, on tire la première ligne de l'angle adjacent au point de fuite, et on poursuit la suite de ligne jusqu'à ce que la dernière converge au point de fuite. On reprend une ligne en sens contraire à partir de l'angle de départ de cette dernière ligne, poursuivant jusqu'à ce que la série converge au point de fuite à son tour; et ainsi de suite.
On dessine l'intérieur des autres régions de la même façon. J'utilise tous les segments finissant aux bords de la carte comme des points de fuite.
Quand la forme qu'on travaille s'écrase et ne donne plus assez d'espace pour tirer de nouvelles arches, on se reprend avec un angle travaillable.
On poursuit, se dévouant complètement à cette tâche simple. On va faire des erreurs, mais ce n'est pas grave: elles feront partie du dessin.
Environ une heure de travail plus tard:
Il ne reste qu'à signer.
On prend le temps de regarder. C'est du bon travail! On se félicite. Puis on passe à autre chose.