Redémarrer le blogue
J'ai blogué pendant quelques mois, il y a 10 ans à peu près. J'ai envie de m'y coller à nouveau.
J'ai arrêté, naguère, parce que je me suis retrouvé enfoui sous les responsabilités. J'avais aussi plusieurs craintes entourant ce que je pouvais dire. J'avais peur d'avoir tort. J'avais peur que mes idées soient inadéquates, soient stupides. Je voulais reprendre l'écriture régulière plutôt en anglais, présumant que je n'adressais pas l'audience que je devais. Aussitôt qu'une opinion émergeait, je craignais qu'elle offense, qu'elle soit mauvaise. Je craignais ce que j'écrivais disait à propos de moi.
Maintenant, plusieurs choses ont changé. Je suis vieux! Je suis grognon. J'ai une idée beaucoup plus claire de ce que je veux dire. Je ne crains plus ce que ça révèle de moi. Je n'ai plus peur de mes opinions. Je désire vivre avec mes valeurs aussi présentes en surface qu'en profondeur. Je n'ai plus peur du regard des autres. J'accepte la critique plus facilement. J'apprends avec plus d'aisance, dans l'action, en public. Je ne vois plus mes erreurs comme des taches, mais comme des opportunités. Je suis confortable avec la notion que je n'ai pas toujours l'air brillant, ou fort, ou gentil, ou adéquat, ou original, ou intéressant. Je le serai à l'occasion, probablement.
Je comprends mieux comment la présence en ligne peut inspirer à l'action, au progrès, à la croissance. Je trouve ma propre inspiration en lisant les blogues et les histoires des autres, en observant leur code, en appréciant leur art. J'aime voir le travail des autres, comparer leurs idées aux miennes. J'aime percevoir les contours du cadre éthique dans lequel leur propre croissance procède.
Je conçois donc l'importance de montrer comment je fais, moi aussi — comment je progresse, comment je me pète la tête sur les rocs de l'existence. Il ne s'agit pas d'un acte d'orgueil ou d'un pari d'immortalité. Il n'est pas question de développer une audience, mais de participer à une communauté dans la forme que je préfère. Les comptes sur les média sociaux ne suffisent pas, ce sont des espaces prêtés par des propriétaires capricieux. Cet espace est le mien. Je vais l'habiter.